Mon souhait: Ouvrir un atelier atypique à Compiègne !
France (Oise) – Depuis maintenant plus de 6 ans, Catherine propose la restauration et mise en conservation de gravures, l’encadrement d’estampes, manuscrits, dessins ainsi que d’autres documents classiques ou contemporains tels que des photos et objets, en plus de la vente de moulures, verres et cartons. Offrant ses services à travers différents départements, elle a aujourd’hui la volonté d’ouvrir un atelier atypique à Compiègne.
Restauration et travail d’encadrement d’art, un défi à relever chaque fois
Il s’agit d’un travail délicat et de patience, requérant toujours une connaissance poussée des techniques et des styles employés au cours des siècles passés. La première préoccupation est celle de la conservation de l’intégrité de l’œuvre depuis la stabilité des matériaux jusqu’à la lisibilité esthétique en passant par la question de la réversibilité des produits. « Comprendre et remédier », pourrait être le leitmotiv du restaurateur qui souvent agit avec une précision presque médicale sur des fragments de culture en péril.
Pourquoi restaurer et encadrer?
La restauration comme l’encadrement sont deux moyens de ré-embellir des œuvres, de les remettre en valeur, pour mieux les redécouvrir. Raviver leurs couleurs, effacer leurs défauts avec le temps survenus, faire ressortir leurs détails et jouer sur les volumes, redonnent l’envie de les parcourir des yeux et l’appétit de les admirer. Quand la pudeur impose à l’Homme de se vêtir, un tableau à nu ne se doit-il pas d’être habillé ? Cela offre la possibilité de faire peau neuve et de préserver, pour mieux transmettre.
Découvrir sa vocation et s’en donner les moyens
Après avoir travaillé dans une grande entreprise, une moyenne, une petite, une très petite, (dessinatrice puis collaboratrice d’architecte) mais toujours pour un patron, il arrive alors un matin, où l’on se rend compte que l’on est bloqué (évolution, prise de décision, etc). Bloqué par un niveau d’étude, par une hiérarchie, par une place déjà prise, parce que l’on est une femme …
J’ai donc décidé de reprendre des études (à 40 ans et 3 enfants): 6 mois en formation à la création d’entreprise, 2 ans pour le diplôme d’encadreur à Paris et 2 ans pour la restauration de documents graphiques à Orléans. Depuis la création de l’entreprise en 2010, pour me faire connaitre, j’ai participé à une dizaine de salons par an (salons d’antiquaires, bouquinistes, collections, etc). Aujourd’hui, je sais pourquoi je me lève le matin, pourquoi je travaille certains week-end, j’aime mon métier, mais aussi le plaisir de voir un client ébahi devant la restauration du document qu’il croyait perdu, la petite étincelle dans ses yeux ou un sourire satisfait.
Rapport au métier et aux gens
Je prends un soin particulier pour chaque œuvre confiée, il m’arrive de passer plus de temps que prévu mais il faut que le travail soit bien fait. La restauration ne doit pas effacer la patine du temps, juste les petits défauts disgracieux qui gênent la lecture de l’œuvre. Alors on juge, de part la nature du papier et du graphisme, du type de nettoyage à employer, d’un estompage si besoin, et l’on recherche ensuite un mélange de pigments de différentes teintes, jusqu’à trouver la bonne, celle qui au final ne se verra pas !
L’encadrement reste l’écrin qui mettra l’œuvre en valeur. Il faut savoir jouer avec les couleurs, rester en harmonie avec l’œuvre, surtout ne pas l’étouffer, et quelquefois ajouter un détail: un cartouche, un lavis ancien une ornementation ou plus simplement donner de la profondeur.
J’expose non seulement des encadrements mais aussi, de plus en plus, des panneaux explicatifs sur la restauration et la conservation, des œuvres restaurées « avant-après ». Cela amène les curieux à poser des questions, tandis que certaines personnes sont étonnées de voir que l’on puisse faire revivre de vieux documents; je leur explique alors, pas à pas, les différentes dégradations du papier, les types de restaurations selon les différents supports, etc. Il m’arrive souvent de commencer avec 1 ou 2 personnes et, à mon plus grand plaisir, de me retrouver soudainement face à 5 ou 6 personnes attentives !
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